POSITION DE L'AJC CONCERNANT L'UNRWA

Situation actuelle

L'American Jewish Committee (AJC) est scandalisé par les révélations selon lesquelles douze employés de l'UNRWA - l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient - ont été impliqués dans les horribles attaques terroristes du 7 octobre perpétrées par le Hamas contre Israël. Selon un document du gouvernement israélien communiqué aux médias et à certains gouvernements étrangers, 1 200 autres employés de l'UNRWA, sur les 12 000 que compte Gaza, auraient des liens avec le Hamas ou le Djihad islamique.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est engagé à enquêter sur les allégations de complicité du personnel de l'UNRWA dans les atrocités du 7 octobre, affirmant que tout employé de l'ONU impliqué dans des actes de terreur devra rendre des comptes, y compris par des poursuites pénales. L'UNRWA avait également annoncé précédemment un examen complet et indépendant de ses opérations. Nous notons avec intérêt la décision du Secrétaire général de créer un groupe d'examen indépendant, qui fonctionnera séparément et parallèlement aux efforts déjà déployés par le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) des Nations unies. Nous nous attendons à ce que des allégations aussi graves fassent l'objet d'une enquête par un organisme extérieur impartial, en toute indépendance et en toute transparence.

Nous sommes parfaitement conscients que quelque deux millions de civils palestiniens à Gaza dépendent de l'aide de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Leur situation pourrait encore se détériorer en raison des allégations contre les employés de l'UNRWA, qui ont conduit les États-Unis et plusieurs autres grands pays donateurs à suspendre leur aide financière à l'agence. Malgré les graves problèmes liés à l'UNRWA qui doivent être examinés, il est essentiel de poursuivre l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza et les prochaines étapes concernant l'UNRWA doivent être menées de manière à ne pas nuire aux civils palestiniens qui ont besoin d'une aide humanitaire.

Des problèmes persistants

Les allégations contre l'UNRWA qui continuent d'émerger ne sont que les dernières révélations concernant une institution qui, depuis sa création, a été profondément défectueuse. Une fois que la crise immédiate à Gaza aura été résolue et qu'Israël, les États-Unis et les principaux acteurs de la région auront tracé la voie à suivre, il est clair que la communauté internationale devra engager une réflexion approfondie sur l'avenir de l'UNRWA.

L'UNRWA a été créé en décembre 1949 pour fournir une éducation, des soins de santé, des services sociaux et une aide d'urgence aux réfugiés palestiniens. C'est la seule institution des Nations unies chargée des réfugiés qui s'occupe d'une seule population, alors que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), créé en 1950, est la principale agence des Nations unies qui s'occupe de tous les autres réfugiés et personnes déplacées.

Malheureusement, pendant de nombreuses années, l'agence a également servi de véhicule pour la promotion des objectifs palestiniens contre Israël et a détourné la cause d'une solution négociée et pacifique au conflit israélo-palestinien. Contrairement au HCR, l'UNRWA a une définition unique et ouverte du terme "réfugié palestinien" qui permet d'hériter du statut de réfugié d'une génération à l'autre. Cette pratique a permis d'élargir le nombre de réfugiés palestiniens, estimé à 750 000 en 1948, à 5,9 millions aujourd'hui. L'UNRWA continue également d'enregistrer des personnes en tant que réfugiés même si elles ont obtenu la citoyenneté ou des droits de citoyen dans d'autres pays ou si elles sont nées dans les territoires palestiniens. Ces pratiques troublantes de l'UNRWA ont amplifié le problème des réfugiés palestiniens.

De plus, l'UNRWA a enseigné aux générations successives de Palestiniens nés à Gaza et en Cisjordanie des programmes profondément problématiques qui encouragent et glorifient l'antisémitisme violent et nient le droit à l'existence d'Israël.

La voie à suivre

Nous reconnaissons que le règlement ultime du problème des réfugiés réside dans la résolution permanente du conflit israélo-palestinien - une résolution continuellement mise en échec par les principes et les pratiques incendiaires de l'UNRWA.

Pour résoudre les problèmes perpétués par l'UNRWA, l'AJC exhorte les gouvernements à faire pression en faveur de réformes fondamentales qui permettront de :

  • Créer de nouvelles procédures pour la sélection du personnel de l'ONU engagé dans l'assistance à la population palestinienne, en particulier dans le secteur de l'éducation, afin d'interdire toute connexion avec des organisations terroristes répertoriées comme telles par les pays donateurs.
  • Veiller à ce que les programmes enseignés dans les écoles palestiniennes soient conformes aux normes de l'UNESCO, qu'ils n'incitent pas à la haine ou à la provocation et qu'ils promeuvent plutôt la coexistence pacifique. 
  • Mettre fin à la définition unique des réfugiés palestiniens et l'aligner sur le droit international, la pratique du HCR et la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, et adapter les registres des réfugiés palestiniens en conséquence.

Outre la modification de la classification des réfugiés palestiniens, l'absorption de l'UNRWA par le HCR est une option importante à prendre en considération. Il y a actuellement 35,3 millions de réfugiés enregistrés dans le monde, dont 29,4 millions relèvent du mandat du HCR. Les 5,9 millions restants relèvent du mandat de l'UNRWA. L'existence d'une agence distincte pour s'occuper des réfugiés palestiniens, alors que tous les autres réfugiés relèvent du mandat du HCR, est politiquement biaisée, coûteuse et absurde. Les besoins des personnes actuellement placées sous l'égide de l'UNRWA pourraient être couverts aussi bien, voire mieux, par le HCR.