AJC est très inquiet suite à la publication du rapport de l’Union Européenne sur la question de l’antisémitisme.
8 novembre 2013 – Bruxelles – Le bureau bruxellexois d’AJC : Transatlantic Institute exprime sa profonde inquiétude suite aux conclusions d’un rapport de l’UE quant à la montée de l’antisémitisme au sein de ses frontières et demande à ce que soit mis en place une plus grande coordination européenne dans la lutte contre ce fléau.
L’enquête de l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) sur la discrimination et les crimes haineux contre les Juifs dans les États membres de l’UE a été rendue publique aujourd’hui, à la veille du 75e anniversaire des pogroms « Nuit de Cristal » en Allemagne nazie. Composée de réponses de 5.847 Juifs de huit États membres de l’UE accueillant les plus grandes communautés juives, cette étude est la première du genre à recueillir des données comparables sur le ressenti de la communauté juive face à l’antisémitisme.
« Au cours des dernières années, nous avons lu des rapports successifs sur la présence croissante de l’antisémitisme en Europe », a déclaré Daniel Schwammenthal, Directeur de l’AJC Transatlantic Institute. « Le sondage FRA confirme ces rapports troublants et donne vraiment une voix aux préoccupations de l’Europe à l’encontre des citoyens juifs. »
Selon l’enquête, 21% des sondés ont vécu, au cours des 12 derniers mois, au moins un incident allant de l’insulte verbale antisémite, au harcèlement jusqu’à l’agression physique (soit une augmentation de 7% dans les cinq années précédant l’enquête). Plus inquiétant, 82% de ceux qui se sentent discriminé pendant la période parce qu’ils sont juifs n’ont pas signalé les incidents les plus graves aux autorités ou organismes compétents. En outre, 23% ont déclaré éviter, occasionnellement, des événements ou des sites juifs. Enfin, 29% ont envisagé d’émigrer lors des cinq dernières années. En Hongrie, la France et la Belgique, les chiffres se situent entre 40% et 48%.
« La protection policière a longtemps été une triste nécessité pour les écoles juives et les lieux de culte dans toute l’Europe, mais il est clair que les méthodes actuelles de protection ne sont pas suffisantes », a noté Schwammenthal. « Le fait que la très grande majorité des attaques antisémites ne soient pas signalés et que près d’un tiers d’entre eux ont envisagé de quitter l’Europe montre qu’il y a un manque de confiance dans les capacités des autorités compétentes pour faire face à la menace. Cela doit changer immédiatement, » a-t-il poursuivi.
Les résultats de l’enquête soulignent la gravité de la menace antisémite dans les communautés juives : en Hongrie, 92% des sondés ont estimé qu’ils étaient parmi les trois premiers problèmes sociaux et politiques et 80% de ceux vivant en France partagent le même constat.
En outre, est mis en exergue la prévalence d’une nouvelle forme d’antisémitisme à savoir l’antisionisme. Par exemple, 48% des sondés disent qu’ils entendent régulièrement les gens comparer Israël aux nazis. Environ 60% des personnes interrogées en Belgique, en Italie et en France ont déclaré qu’ils sont, souvent ou tout le temps, blâmés pour les actions israéliennes. Au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suède, la proportion correspondante varie de 40% à 50%.
« L’UE dispose déjà d’une définition de travail sur l’antisémitisme développé en 2005 par l’organisme prédécesseur de la FRA qui énonce clairement que de telles attaques, l’image de marque d’Israël en tant qu’entité raciste ou comparaisons avec les nazis, vont bien au-delà de la frontière de la critique légitime » a conclu Schwammenthal. « Cette enquête montre clairement que le moment est venu pour que l’UE adopte formellement cette définition afin qu’il y ait clarté et uniformité dans la lutte contre l’antisémitisme. »