Yom HaShoah – « Nous nous souvenons »
Dans la tradition juive, il nous est ordonné de se rappeler (zachor) et de ne pas oublier (Lo Tishkach).
Cette semaine, nous commémorons Yom HaShoah, la Journée de commémoration de l’Holocauste.
En cette occasion solennelle, 68 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, nous nous souvenons des six millions de martyrs Juifs, dont 1,5 millions d’enfants qui ont été exterminés lors de l’holocauste.
Nous nous souvenons pas seulement de leurs morts tragiques mais aussi de leurs brillantes vies : ils étaient des commerçants, des artisans, des scientifiques, des auteurs, des enseignants, des élèves, mais aussi des parents, des enfants, des maris et des épouses.
Nous nous souvenons des communautés juives qui ont été détruites à Salonique en Grèce et à Vilnius, en Lituanie.
Nous nous souvenons de la pente glissante qui a débuté avec les élucubrations d’un être obscur, d’origine autrichienne, antisémite nommé Adolf Hitler qui, en l’espace de moins de 15 ans, a eu un contrôle absolu sur l’Allemagne.
Nous nous souvenons de l’éclosion de l’antisémitisme sur le terrain fertile européen cultivé depuis des siècles par des voix culturelles, politiques et religieuses créant un climat bien trop réceptif à l’objectif nazi qui est d’éliminer le peuple juif.
Nous nous souvenons du courage du Danemark, de l’Albanie, de la Bulgarie et de la Finlande et de leurs efforts extraordinaires afin de protéger leurs propres communautés juives.
Nous nous souvenons du courage des milliers de personnes qui ont risqué leur propre vie afin que d’autres puissent vivre.
Nous nous souvenons des millions de non-Juifs Polonais, de Russes, de Roms mais aussi des handicapés, des opposants politiques et des homosexuels assassinés sous-l’assaut continu nazi.
Nous nous souvenons des vaillants soldats des nations alliés qui ont versé leur sang pour pouvoir vaincre le IIIe Reich.
Nous nous souvenons des survivants des camps de la mort qui, après avoir enduré des souffrances inimaginables et qui par leur incroyable courage, nous ont insufflé la volonté de vivre.
Nous nous souvenons de l’absence d’un Etat d’Israël pendant ces années de guerre, un Etat d’Israël qui, s’il avait existé, aurait servi de refuge alors que si peu de pays étaient prêts à accepter des réfugiés juifs.
Nous n’oublierons jamais ceux qui ont sauvé même une seule vie. Comme il est écrit dans le Talmud: «Celui qui sauve une vie a sauvé le monde. »
Nous n’oublierons jamais l’importance de se dresser contre l’intolérance à chaque fois et partout où elle se produit.
Nous n’oublierons jamais le lien indéfectible et sacré qu’il existe entre la démocratie, la primauté du droit et la protection des droits de l’homme.
Nous n’oublierons jamais la vision prophétique d’un monde de justice, d’harmonie et de paix.
Et, nous n’oublierons jamais que chacun de nous, par de petits ou grands gestes, peut contribuer à nous rapprocher de la réalisation de cette vision prophétique.