Antisémitisme en France : des chiffres aussi alarmants qu’en 2019, malgré les confinements successifs et la diminution des activités communautaires

Comme chaque année, le rapport du Service de Protection de la Communauté Juive (SPCJ) publie les éléments statistiques qui ont été consignés par ses services et le ministère de l’Intérieur. 

L’année 2020 a plongé la France et le monde dans une situation inédite, une crise sanitaire globale qui a imposé à tous des conditions de vie extraordinaires pendant plus de neuf mois, dont trois mois et demi de confinement. C’est à l’aune de ce contexte qu’il faut aborder ces chiffres. 

Ainsi, si le SPCJ indique une diminution d’environ 50% des actes antisémites (337 contre 689 l’année dernière), on ne peut que s’inquiéter d’observer un nombre d’agressions antisémites similaire à l’année précédente (44 contre 45 en 2019). 

De plus, “comme toujours, ces chiffres ne reflètent malheureusement qu’une partie de la réalité” s’inquiète Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice AJC Paris: “d’abord parce que de nombreuses victimes d’actes antisémites ne portent pas plainte. Mais aussi parce que la haine antisémite sur les réseaux sociaux, que nous ne savons pas encore bien quantifier, a proliféré plus régulièrement et plus violemment depuis que le monde entier s’est vu forcé de permuter en ligne.” 

Les éléments que révélait notre radiographie de l’antisémitisme, réalisée l’année dernière en partenariat avec la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) et administrée par l’IFOP, n’étaient pas plus rassurants, comme le mentionne le rapport du SPCJ. Ainsi, plus d’un tiers des jeunes Français juifs déclaraient avoir vécu au moins une agression physique à caractère antisémite, tandis que quatre sur cinq d’entre eux affirmaient avoir vécu au moins une agression verbale antisémite. 

“Notre radiographie 2020 montrait aussi qu’une grande majorité de Français considère aujourd’hui l’antisémitisme comme un phénomène concernant la société française toute entière. Nous ne devons pas baisser la garde mais au contraire mener des actions à la hauteur du danger que continue de représenter ce fléau pour notre pays”, conclut Anne-Sophie Sebban-Bécache, directrice AJC Paris.